Depuis 2006, et la sollicitation de l’association AIDES pour la création de son Guide des maladies chroniques, puis le partenariat avec La ligue contre le Cancer et son travail constant sur le sujet, le Toit Citoyen s’intéresse de près à l’accompagnement des malades chroniques dans l’entreprise.
Christophe Fève, élu depuis quelques mois au CE de la FNAIM, et depuis 2009 au CHSCT, a accepté de répondre pour Le Toit Citoyen à quelques questions à ce sujet.
Y a-t-il une politique de la FNAIM vis-à-vis des malades chroniques, et de leur réinsertion dans l’entreprise ?
La mise en place des choses est très laxiste, ici. Il faut demander plusieurs fois ou relancer le débat, afin que les décisions soient prises. Les gens sains ne comprennent pas forcément le besoin d’une personne malade, ou tout au moins de l’urgence qu’il y a à agir, afin que cette personne soit prise en charge correctement et rapidement, et qu’elle ne stresse pas inutilement, en plus de sa maladie.
Jean-Pierre (ancien élu du CE, et premier concerné par la mise en place de mi-temps thérapeutiques, NDLR) a payé les pots cassés, comme on dit. La mise en place des 2 autres mi-temps thérapeutiques s’est mieux déroulée, du fait que la direction avait un vécu avec celle de Jean-Pierre.
Quelle est la part des élus dans ce processus, comment contribuez-vous ?
Au CE, du temps de Jean-Pierre, je ne sais pas ce qu’il s’y passait, ni les actions qu’ils y ont mené. Nous avons de très bons intervenants, notamment des personnes de notre service juridique, spécialisées dans le social ( c’est important pour les textes de loi). Elles font tout ce qui est possible, avec le poids dont elles peuvent faire preuve envers la direction.
En ce qui concerne les futures actions, il faut sensibiliser le personnel et la direction ( action à mener en partenariat avec le CHSCT), pour épauler cette minorité en entreprise, être plus à leur écoute, et les aider au mieux dans leurs démarches administratives. Malheureusement, beaucoup de personnes ne se sentent pas impliquées et ne feront pas le moindre effort. Tu sais, un petit coup de fil, çà ne coûte rien. Le rôle de chaque employé est de veiller sur le bien-être de ses collègues !
Avez-vous des suggestions à faire à d’autres élus pour les aider à accompagner les salariés atteints d’une maladie chronique ? Mais aussi les autres salariés ?
Lorsqu’il a été arrêté pendant un an, nous nous sommes appelés régulièrement pour prendre des nouvelles, moi de son état et l’avancée de son traitement, lui de la vie de la Fédération, travail, collègues. Le lien ne doit jamais être rompu. Il faut qu’il pense que ce n’est qu’un aparté, et que le fil avec « son travail « reste solide, croire qu’il est toujours dans la vie de tout un chacun ; en gros positiver. Je l’ai eu au téléphone des fois, et il pensait à « partir ». Il ne tenait plus le coup, et je pense que le fait de garder un lien, aussi ténu soit-il, lui a fait garder l’espoir de rester en vie et de pouvoir reprendre son travail un jour.
Bien sûr, depuis qu’il est rentré, les gens le voient, donc ils sont plus gentils et demandent des nouvelles.
Christophe Fève, élu depuis quelques mois au CE de la FNAIM, et depuis 2009 au CHSCT, a accepté de répondre pour Le Toit Citoyen à quelques questions à ce sujet.
Y a-t-il une politique de la FNAIM vis-à-vis des malades chroniques, et de leur réinsertion dans l’entreprise ?
La mise en place des choses est très laxiste, ici. Il faut demander plusieurs fois ou relancer le débat, afin que les décisions soient prises. Les gens sains ne comprennent pas forcément le besoin d’une personne malade, ou tout au moins de l’urgence qu’il y a à agir, afin que cette personne soit prise en charge correctement et rapidement, et qu’elle ne stresse pas inutilement, en plus de sa maladie.
Jean-Pierre (ancien élu du CE, et premier concerné par la mise en place de mi-temps thérapeutiques, NDLR) a payé les pots cassés, comme on dit. La mise en place des 2 autres mi-temps thérapeutiques s’est mieux déroulée, du fait que la direction avait un vécu avec celle de Jean-Pierre.
Quelle est la part des élus dans ce processus, comment contribuez-vous ?
Au CE, du temps de Jean-Pierre, je ne sais pas ce qu’il s’y passait, ni les actions qu’ils y ont mené. Nous avons de très bons intervenants, notamment des personnes de notre service juridique, spécialisées dans le social ( c’est important pour les textes de loi). Elles font tout ce qui est possible, avec le poids dont elles peuvent faire preuve envers la direction.
En ce qui concerne les futures actions, il faut sensibiliser le personnel et la direction ( action à mener en partenariat avec le CHSCT), pour épauler cette minorité en entreprise, être plus à leur écoute, et les aider au mieux dans leurs démarches administratives. Malheureusement, beaucoup de personnes ne se sentent pas impliquées et ne feront pas le moindre effort. Tu sais, un petit coup de fil, çà ne coûte rien. Le rôle de chaque employé est de veiller sur le bien-être de ses collègues !
Avez-vous des suggestions à faire à d’autres élus pour les aider à accompagner les salariés atteints d’une maladie chronique ? Mais aussi les autres salariés ?
Lorsqu’il a été arrêté pendant un an, nous nous sommes appelés régulièrement pour prendre des nouvelles, moi de son état et l’avancée de son traitement, lui de la vie de la Fédération, travail, collègues. Le lien ne doit jamais être rompu. Il faut qu’il pense que ce n’est qu’un aparté, et que le fil avec « son travail « reste solide, croire qu’il est toujours dans la vie de tout un chacun ; en gros positiver. Je l’ai eu au téléphone des fois, et il pensait à « partir ». Il ne tenait plus le coup, et je pense que le fait de garder un lien, aussi ténu soit-il, lui a fait garder l’espoir de rester en vie et de pouvoir reprendre son travail un jour.
Bien sûr, depuis qu’il est rentré, les gens le voient, donc ils sont plus gentils et demandent des nouvelles.
***
Témoignage de Jean-Pierre, ancien élu au CE de la FNAIM et actuellement en mi-temps thérapeutique.
"Les débuts ont été très durs car ma maladie ne se voyait pas. Lorsque j’en parlais, je laissais mes supérieurs sceptiques, et il a fallu que je m’épuise pour obtenir du télétravail, avec l’obligation de présence 3 jours par semaine.
Faisant partie du CE, j’ai mis mon problème à l’ordre du jour et si la direction a compris ce que mon état justifiait, il n’en a pas été de même de la RH et de ma directrice.
Cette situation m’a été très pénible, et mon médecin m’a mis en arrêt de travail pour le reste de mon traitement (1 an).
De retour au travail ayant perdu 25 kilos, l’ensemble de mes collègues, direction comprise, se sont rendu compte de la gravité de ma maladie, et m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse et de compréhension.
J’ai pu reprendre mon travail en mi-temps thérapeutique.
Le problème se pose pour les maladies méconnues, car par le passé un collègue décédé depuis d’un cancer, à été soutenue par la FNAIM tout au long de maladie, allant jusqu’à lui verser les primes liées aux résultats.
Le malade a souvent du mal à s’exposer à la vue de ses collègues, par pudeur, aussi les représentants du personnel pour être efficaces doivent se renseigner dans le détail sur la maladie dont souffre leur collègue."
Témoignage de Jean-Pierre, ancien élu au CE de la FNAIM et actuellement en mi-temps thérapeutique.
"Les débuts ont été très durs car ma maladie ne se voyait pas. Lorsque j’en parlais, je laissais mes supérieurs sceptiques, et il a fallu que je m’épuise pour obtenir du télétravail, avec l’obligation de présence 3 jours par semaine.
Faisant partie du CE, j’ai mis mon problème à l’ordre du jour et si la direction a compris ce que mon état justifiait, il n’en a pas été de même de la RH et de ma directrice.
Cette situation m’a été très pénible, et mon médecin m’a mis en arrêt de travail pour le reste de mon traitement (1 an).
De retour au travail ayant perdu 25 kilos, l’ensemble de mes collègues, direction comprise, se sont rendu compte de la gravité de ma maladie, et m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse et de compréhension.
J’ai pu reprendre mon travail en mi-temps thérapeutique.
Le problème se pose pour les maladies méconnues, car par le passé un collègue décédé depuis d’un cancer, à été soutenue par la FNAIM tout au long de maladie, allant jusqu’à lui verser les primes liées aux résultats.
Le malade a souvent du mal à s’exposer à la vue de ses collègues, par pudeur, aussi les représentants du personnel pour être efficaces doivent se renseigner dans le détail sur la maladie dont souffre leur collègue."
***
L’équipe du Toit Citoyen tient à remercier Christophe et Jean-Pierre de leur contribution, pleine d’émotions mais aussi de pistes inspirantes pour que chaque personne prenne conscience de l’importance de ce sujet.
Par ailleurs, nous vous recommandons deux sources pour compléter vos informations :
http://www.aides.org/guide-maladies-chroniques-emploi-2 (deuxième édition du Guide des maladies chroniques et de l’Emploi par Aides)
La ligue contre le Cancer : le comité 92 de la ligue partenaire du Toit Citoyen, travaille depuis plusieurs années sur le projet « Cap Santé », avec notamment la création d’un livret qui aborde également la question du travail et de la maladie, mais également des modules de formation en entreprise, centrés sur le salarié malade, mais aussi sur l’équipe et les collègues (Plus d’infos : http://www.liguecancer92.org – comite.92@wanadoo.fr)
L’équipe du Toit Citoyen tient à remercier Christophe et Jean-Pierre de leur contribution, pleine d’émotions mais aussi de pistes inspirantes pour que chaque personne prenne conscience de l’importance de ce sujet.
Par ailleurs, nous vous recommandons deux sources pour compléter vos informations :
http://www.aides.org/guide-maladies-chroniques-emploi-2 (deuxième édition du Guide des maladies chroniques et de l’Emploi par Aides)
La ligue contre le Cancer : le comité 92 de la ligue partenaire du Toit Citoyen, travaille depuis plusieurs années sur le projet « Cap Santé », avec notamment la création d’un livret qui aborde également la question du travail et de la maladie, mais également des modules de formation en entreprise, centrés sur le salarié malade, mais aussi sur l’équipe et les collègues (Plus d’infos : http://www.liguecancer92.org – comite.92@wanadoo.fr)