Le blog du Prix du Meilleur Ouvrage sur le Monde du Travail

Delphine Joly, la nouvelle directrice de SalonsCE, s’est félicitée du partenariat reconduit chaque année avec le Toit Citoyen en répondant à l’invitation de Patrick Gobert pour saluer le nombreux public présent à cette neuvième édition d’un prix parrainé par le Groupe Alpha. La remise du Prix a commencé par la triste nouvelle de la disparition trop jeune de Karim Boulal, membre du Club des CE Citoyens, longtemps élu au CE de l’hôtel Campanile de Roissy. La projection de la photo de Karim avec Myriam El Khomri lors de sa venue au Toit Citoyen en avril 2017 et l’hommage rendu par Patrick Gobert ont ému l’assistance. Karim était un homme remarquable et un grand humaniste. Cette édition lui fut dédiée ainsi qu’à son épouse Maryse et ses enfants Sami et Anissa…

L’ancien ministre du travail a profité de cette tribune à l’instar d’un Pierre Ferracci préoccupé par la place des syndicats, pour affirmer ses craintes sur l’évolution des CE au travers de la création des CSE et de l’évolution du statut de salarié… Jean Auroux et Pierre Ferracci ont d’ailleurs salué conjointement la sélection très homogène à l’aube d’une année de tous les dangers pour le monde du travail et a expliqué le choix du jury pour la catégorie « Experts » avec un livre collectif sous la direction de Nicole Aubert, « @ la recherche du temps » édité chez Eres déjà lauréat l’an passé et représenté par Vincent de Gaulejac, directeur de la collection « sociologie clinique »…

Une bonne surprise avec la catégorie « Témoignages » qui a vu le jury récompenser Sophie Vouteau, auteur de « Ma vie d’auto-entrepreneur. Pas vraiment patron, complètement tâcheron » aux éditions du Rocher. Ce livre élu au second tour a été défendu entre autres par Olivier Khatchikhian, représentant les jurés de l’édition 2019 et présent pour saluer la lauréate 2019 d’une catégorie en perte de productions. Malgré ce livre formidable, cette baisse s’explique par le peu de recettes des éditeurs sur ce genre d’ouvrage et par la crainte de « représailles » pour des auteurs obligés alors de faire des romans. Patrick Gobert a ainsi salué la présence parmi le public de Paola Rossi dont le roman magnifique « Patrizia » en est l’illustration….

L’évènement s’est achevé par une photo de famille avec les lauréats et leurs trophées, accompagnés par Jean-Baptiste Kandodj, l’artiste d’origine togolaise a été choisi par le Toit Citoyen pour réaliser deux œuvres offertes aux auteurs…. Un peintre qui livre des journaux pour gagner sa vie et qui les « délivre » en les collant par petits morceaux sur des toiles inspirés de ses études d’architecture. Un artiste qui fait l’unanimité par son talent, son parcours et son humilité, et que nous retrouverons sur SalonsCE en septembre prochain à la Défense Arena pour le Prix du Livre sur l’ESS. Photo : de g à d : Patrick Gobert, Olivier Khatchikhian, Jean Auroux, Pierre Ferracci, Sophie Vouteau, Jean-Baptiste Kandoddj, Nicole Aubert et ses contributeurs Yannick Meiller, Elisabeth Tissier-Desbordes, Fabrice Burlot et Vincent de Gaulejac.

@ la recherche du temps

Nicole AUBERT
Éditions Érès

Date de parution : octobre 2018 - 456 pages

Toute l’histoire de notre rapport au temps est marquée par une progressive accélération du rythme de la vie. L’avènement des nouvelles technologies de la communication (mails, téléphones mobiles, Internet) et le triomphe du capitalisme financier, fondé sur une exigence de rentabilité à très court terme, ont entraîné trois façons nouvelles de vivre le temps : l’instantanéité, l’immédiateté et enfin l’urgence.

La nouveauté est là, dans le fait que l’urgence, autrefois cantonnée au domaine médical ou, parfois, au domaine juridique, a envahi le domaine économique et, par voie de conséquence, le registre de la vie professionnelle et celui de la vie personnelle.

Ce sont les fondements et les incidences de ce nouveau rapport au temps que les auteurs se proposent d’approfondir au niveau des individus, des groupes, des institutions et des entreprises, et dans différents domaines : la finance, la politique, l’économie, l’utilisation des technologies, les apprentissages…


Nicole AUBERT, sociologue et psychologue, est professeur émérite à ESCP Europe.

Avec la participation de Anne BOISSEUIL, Sophie BRETESCHE, Fabrice BURLOT, Jean BERNATCHEZ, Christophe BOUTON, Pierre-Antoine CHARDEL, Monique DAGNAUD, Carine DARTIGUEPEYROU, Vincent DE GAULEJAC, Baptiste DETHIER, Johanna EDELBLOUDE, Olivier FOURNOUT, Quentin FROMENT, Simon GOTTSCHALK, Bernard GUY, Claudine HAROCHE, Francis JAUREGUIBERRY, Mathilde JULLA-MARCY, Jocelyn LACHANCE, Marc MENARD, André MONDOUX, Laurent MULLER, Bénédicte PIERRON, Christophe THIBIERGE, Nathanaël WALLENHORST

Avec la contribution de Jean-Philipe BOUILLOUD, Isabelle FORTIER, Yannick MEILLER, Élisabeth TISSIER-DESBORDES

Ma vie d’auto-entrepreneur. Pas vraiment patron, complètement tâcheron.

Sophie VOUTEAU
Éditions du Rocher

Date de parution : janvier 2018 - 320 pages


« Tâcheron : personne, qui effectue, sans initiative des besognes de commande, des travaux ingrats. » Le Petit Robert

Lorsque Sophie Vouteau se retrouve sans emploi, deux voies s'offrent à elle : être au chômage ou à son compte. Elle devient auto-entrepreneur.

Créativité rimant avec liberté, les débuts sont grisants. Mais très vite, l'heure est au désenchantement.

Ses compagnons d'infortune, rencontrés au gré de son aventure, font le même constat : solitude, insécurité économique, absence de protection sociale, manque de reconnaissance, endettement, stress... Et au bout du chemin pour une grande majorité : la précarité.

Surprise par l'envers du décor, elle relate, alternant humour, ironie et gravité, les embûches traversées, les solutions trouvées et les réflexions qui en découlent.

Ma vie d'auto-entrepreneur est le témoignage fort d'une expérience douloureuse mais enrichissante.


Titulaire d'un master en droit public approfondi, Sophie VOUTEAU, passionnée de littérature, est attachée de presse et éditrice.