|
|
Ensemble, faire avancer le monde du travail...
Profil
Le Toit Citoyen
Rubriques
Archives
Dernières notes
Chers amis et partenaires du Toit Citoyen,
10/01/2025
Réservez votre place VIP pour le 28 mars !
07/03/2024
Bonjour à tous !
L'équipe du Toit Citoyen est heureuse et fière de vous faire part de la date de la cérémonie de la deuxième édition du Prix du Meilleur Ouvrage sur le Monde du Travail.
C'est le 7 mars 2012 que nos futurs lauréats seront récompensés !
Informations à suivre...
L'équipe du Toit Citoyen est heureuse et fière de vous faire part de la date de la cérémonie de la deuxième édition du Prix du Meilleur Ouvrage sur le Monde du Travail.
C'est le 7 mars 2012 que nos futurs lauréats seront récompensés !
Informations à suivre...
Rédigé par Le Toit Citoyen le Lundi 17 Octobre 2011 à 14:19
|
Commentaires (0)
Trois jours après le jury des experts, et quelques jours avant la remise du Prix, nous avons retrouvé notre jury d’élus de CE au Press Club de France pour leur délibération.
Avant de les laisser débattre, en toute liberté, Patrick Gobert et Jean Auroux leur ont fait part des interrogations soulevées par les « experts » : l’envie de croiser les deux jurys. Une idée qui a fait écho chez les élus, avec toutefois la crainte de manquer de temps… un sujet qui sera mis à l’ordre du jour de nos réflexions pour la deuxième édition.
Le premier tour de table, celui où chacun restituait ses impressions de lecture pour les 5 ouvrages, a été bien plus partagé que celui des experts. Ce qui avait plu aux uns avait déplu aux autres, et il aurait été impossible à ce moment de prendre un pari sur le gagnant.
Mais qu’ils faisaient plaisir à voir, à entendre ! Pour raconter leurs émotions à la lecture, pour partager leurs analyses pointues, leurs incompréhensions parfois, leur désir que la récompense accordée ait un vrai sens !
C’est probablement la question « Pourquoi élire un ouvrage ? » qui orienta la fin des réflexions.
« Pour que ça ne recommence pas, pour témoigner de ce qui se passe ».
Les plus « humoristiques », les plus légers, les moins dramatiques ont alors été écartés.
Entre le récit de Sihem Souid et celui de Vincent Talaouit, rien n’était joué, jusqu’au dernier bulletin de vote.
Finalement, c’est Vincent Talaouit qui l’a emporté. Malgré les questions qu’il avait soulevées. « Pourquoi est-il resté ? » « Comment un garçon aussi intelligent peut-il se faire prendre dans cet engrenage ? »
Probablement parce que ce qu’a vécu Vincent, de nombreux salariés le vivent, en ce moment même. Dans des entreprises différentes, ou dans la même. Et qu’il semblait essentiel, pour notre jury d’élus, de le faire savoir. Pour que chacun puisse témoigner, écouter, aider.
Alors qu’en les remerciant, nous avions soulevé le sérieux de leur travail, une des élue nous a répondu « Cet investissement peut avoir un effet positif sur les salariés, sur notre prise de conscience ».
Cette « petite phrase » me reste comme l’une des plus belles choses qui se soient dites dans les coulisses du prix.
Avant de les laisser débattre, en toute liberté, Patrick Gobert et Jean Auroux leur ont fait part des interrogations soulevées par les « experts » : l’envie de croiser les deux jurys. Une idée qui a fait écho chez les élus, avec toutefois la crainte de manquer de temps… un sujet qui sera mis à l’ordre du jour de nos réflexions pour la deuxième édition.
Le premier tour de table, celui où chacun restituait ses impressions de lecture pour les 5 ouvrages, a été bien plus partagé que celui des experts. Ce qui avait plu aux uns avait déplu aux autres, et il aurait été impossible à ce moment de prendre un pari sur le gagnant.
Mais qu’ils faisaient plaisir à voir, à entendre ! Pour raconter leurs émotions à la lecture, pour partager leurs analyses pointues, leurs incompréhensions parfois, leur désir que la récompense accordée ait un vrai sens !
C’est probablement la question « Pourquoi élire un ouvrage ? » qui orienta la fin des réflexions.
« Pour que ça ne recommence pas, pour témoigner de ce qui se passe ».
Les plus « humoristiques », les plus légers, les moins dramatiques ont alors été écartés.
Entre le récit de Sihem Souid et celui de Vincent Talaouit, rien n’était joué, jusqu’au dernier bulletin de vote.
Finalement, c’est Vincent Talaouit qui l’a emporté. Malgré les questions qu’il avait soulevées. « Pourquoi est-il resté ? » « Comment un garçon aussi intelligent peut-il se faire prendre dans cet engrenage ? »
Probablement parce que ce qu’a vécu Vincent, de nombreux salariés le vivent, en ce moment même. Dans des entreprises différentes, ou dans la même. Et qu’il semblait essentiel, pour notre jury d’élus, de le faire savoir. Pour que chacun puisse témoigner, écouter, aider.
Alors qu’en les remerciant, nous avions soulevé le sérieux de leur travail, une des élue nous a répondu « Cet investissement peut avoir un effet positif sur les salariés, sur notre prise de conscience ».
Cette « petite phrase » me reste comme l’une des plus belles choses qui se soient dites dans les coulisses du prix.
Contrairement au jury « Expert », recruté en fonction de son expertise spécifique dans plusieurs domaines liés au monde du travail, nous avions décidé de donner à tous les adhérents la possibilité de devenir membre du jury CE.
Leur mission était d’évaluer des ouvrages écrits par des salariés, des élus ou des syndicalistes, nous pensions que leur expérience de l’entreprise vue de l’intérieur était essentielle.
Nous avons donc lancé un appel à candidatures auprès de tous nos adhérents, partant d’un nombre de sièges à pourvoir, avec comme règle : les premiers à répondre feront partie du Jury. En croisant les doigts pour que les élus nous suivent, mais aussi pour que la parité que nous aimons retrouver dans nos actions soit au rendez-vous !
Pari gagné ! En quelques jours, quatre hommes et cinq femmes avaient répondu avec enthousiasme. Par ordre de réponse : Philippe Besson du CCE Sodexo, Nathalie Wereminski, du CE Laboratoires Eisai, Laurence Cianfarra, du CE Derichebourg (qui a dû quitter le jury par la suite pour des raisons de santé), Sylvie Gobin du CE IB Cegos, Patrick Guilbault du CE Sodexo Solutions de Motivation France, Anne-Marie Basque du CE Monier, Jean-Michel Socrier du CE Aster, Sonia Schaeffer du CE Covance, Jean-Claude Rameau, du CE EDF.
Au-delà de la parité hommes / femmes, l’échantillon était vraiment représentatif de la « vie » du Toit Citoyen : des petits CE, de plus importants, des adhérents de la première heure et notre dernier INSCRIT, avec comme dénominateur commun, l’envie de participer, et de faire avancer, au travers d’une aventure inédite, les regards sur le monde du travail.
Il n’est rien de dire que nous étions fiers… et qu’une grosse pression pesait sur nous !
Les premiers ouvrages nous sont parvenus pour la Journée Citoyenne de novembre, il fallait que tout le monde ait lu les cinq livres sélectionnés pour la réunion de fin janvier. Nous savions demander beaucoup aux élus qui doivent concilier leurs mission, leur vie professionnelle, leur vie de famille !
Mais nous n’avons pas été déçus par leur engagement, et la qualité de leurs critiques.
Ceci étant une autre histoire, une autre belle délibération, que nous ne tarderons pas à vous raconter…
Leur mission était d’évaluer des ouvrages écrits par des salariés, des élus ou des syndicalistes, nous pensions que leur expérience de l’entreprise vue de l’intérieur était essentielle.
Nous avons donc lancé un appel à candidatures auprès de tous nos adhérents, partant d’un nombre de sièges à pourvoir, avec comme règle : les premiers à répondre feront partie du Jury. En croisant les doigts pour que les élus nous suivent, mais aussi pour que la parité que nous aimons retrouver dans nos actions soit au rendez-vous !
Pari gagné ! En quelques jours, quatre hommes et cinq femmes avaient répondu avec enthousiasme. Par ordre de réponse : Philippe Besson du CCE Sodexo, Nathalie Wereminski, du CE Laboratoires Eisai, Laurence Cianfarra, du CE Derichebourg (qui a dû quitter le jury par la suite pour des raisons de santé), Sylvie Gobin du CE IB Cegos, Patrick Guilbault du CE Sodexo Solutions de Motivation France, Anne-Marie Basque du CE Monier, Jean-Michel Socrier du CE Aster, Sonia Schaeffer du CE Covance, Jean-Claude Rameau, du CE EDF.
Au-delà de la parité hommes / femmes, l’échantillon était vraiment représentatif de la « vie » du Toit Citoyen : des petits CE, de plus importants, des adhérents de la première heure et notre dernier INSCRIT, avec comme dénominateur commun, l’envie de participer, et de faire avancer, au travers d’une aventure inédite, les regards sur le monde du travail.
Il n’est rien de dire que nous étions fiers… et qu’une grosse pression pesait sur nous !
Les premiers ouvrages nous sont parvenus pour la Journée Citoyenne de novembre, il fallait que tout le monde ait lu les cinq livres sélectionnés pour la réunion de fin janvier. Nous savions demander beaucoup aux élus qui doivent concilier leurs mission, leur vie professionnelle, leur vie de famille !
Mais nous n’avons pas été déçus par leur engagement, et la qualité de leurs critiques.
Ceci étant une autre histoire, une autre belle délibération, que nous ne tarderons pas à vous raconter…
Le tour de table révéla tout de suite une évidence. Le livre de Florence Aubenas « Sur le quai d’Ouistreham », à l’image d’un col du Tour de France, était hors catégorie. Tous les jurés louèrent d’une voix commune la beauté de cet ouvrage et le talent de son auteur mais le jugèrent « à cheval » entre les deux prix, celui des experts et celui des salariés.
Si vous n’avez pas lu ce livre bouleversant qui a atteint des records de vente, il va m’être difficile de vous l’expliquer sauf à résumer que Florence Aubenas s’est mise dans la peau anonyme d’une demandeuse d’emploi et qu’elle a raconté ses expériences de travailleuse précaire, notamment celle de femme de ménage sur les ferry qui assurent la liaison entre les côtes de la basse Normandie et l’Angleterre... En écrivant ces lignes, je m’aperçois de l’aspect réducteur de mes propos et je ne peux que vous encourager à le lire, vite...
Entre foudroyant, bouleversant, émouvant et révoltant, les adjectifs s’invitèrent à la table et n’en finirent pas de secouer les jurés. Ils étaient unanimement d’accord pour saluer la force de cet ouvrage et me firent regretter que nous ne fussions pas à Cannes pour lui décerner un Prix Spécial. Nous aurions pu battre en brèche notre règlement mais je ne le proposais pas, respectant ainsi mon devoir de réserve... Un juré me ramena sur terre en rappelant que ce n’était pas le premier témoignage d’un journaliste infiltré...
Deux livres sortirent rapidement du rang : « Le travail à cœur » d’Yves Clot et « Orange, le déchirement » (France Télécom ou La dérive du management) de Bruno Diehl, Gérard Doublet et Dominique Dumand. Le premier par ce qu’il apprend, par sa construction, sa documentation et ses propositions. Le second par la qualité de son écriture, la chronologie de sa mise en perspective et sa valeur autocritique...
Les autres furent éliminés de fait. Nous allions vers une finale qui maintenait le suspens... Chacun y alla de ses commentaires personnels pour étayer sa décision qui allait bientôt s’exprimer par le vote...
Les jurés choisirent à bulletin secret et le dépouillement put avoir lieu. L’excitation se mesurait sur les visages... Les deux jurés absents n’ayant pas transmis de procuration et le quorum étant valide, le décompte des voix commença... Par quatre votes contre trois, le livre d’Yves Clot édité par La Découverte remportait ce premier prix sous les applaudissements et les sourires... Une impression d’un travail bien fait !
Les commentaires allèrent bon train. Ceux qui n’avaient pas voté pour Yves Clot pouvaient se repérer par leur fairplay... Le débriefing qui suivit plantait déjà le décor de la prochaine édition. Nous allions tirer profit des améliorations à venir et nos suggestions faisaient plaisir à voir... Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu un moment à part, solennel et convivial, sérieux et chaleureux, comme devrait être le travail, histoire de se dire qu’on n’a pas l’impression de travailler...
Ma dernière recommandation fut de rappeler à chaque juré que nous comptions sur leur discrétion avant la publication officielle des résultats et la remise du prix. Je n’avais pas d’inquiétude particulière, juste une petite pointe de blues qui m’envahissait à l’instant où le dernier juré disparut du Press Club... Je me repris vite en pensant à ma phrase fétiche, « Donner du regret c’est redonner du désir ! »... Vivement l’année prochaine et d’ici là, bonnes vacances ! Profitez-en pour lire !...
Si vous n’avez pas lu ce livre bouleversant qui a atteint des records de vente, il va m’être difficile de vous l’expliquer sauf à résumer que Florence Aubenas s’est mise dans la peau anonyme d’une demandeuse d’emploi et qu’elle a raconté ses expériences de travailleuse précaire, notamment celle de femme de ménage sur les ferry qui assurent la liaison entre les côtes de la basse Normandie et l’Angleterre... En écrivant ces lignes, je m’aperçois de l’aspect réducteur de mes propos et je ne peux que vous encourager à le lire, vite...
Entre foudroyant, bouleversant, émouvant et révoltant, les adjectifs s’invitèrent à la table et n’en finirent pas de secouer les jurés. Ils étaient unanimement d’accord pour saluer la force de cet ouvrage et me firent regretter que nous ne fussions pas à Cannes pour lui décerner un Prix Spécial. Nous aurions pu battre en brèche notre règlement mais je ne le proposais pas, respectant ainsi mon devoir de réserve... Un juré me ramena sur terre en rappelant que ce n’était pas le premier témoignage d’un journaliste infiltré...
Deux livres sortirent rapidement du rang : « Le travail à cœur » d’Yves Clot et « Orange, le déchirement » (France Télécom ou La dérive du management) de Bruno Diehl, Gérard Doublet et Dominique Dumand. Le premier par ce qu’il apprend, par sa construction, sa documentation et ses propositions. Le second par la qualité de son écriture, la chronologie de sa mise en perspective et sa valeur autocritique...
Les autres furent éliminés de fait. Nous allions vers une finale qui maintenait le suspens... Chacun y alla de ses commentaires personnels pour étayer sa décision qui allait bientôt s’exprimer par le vote...
Les jurés choisirent à bulletin secret et le dépouillement put avoir lieu. L’excitation se mesurait sur les visages... Les deux jurés absents n’ayant pas transmis de procuration et le quorum étant valide, le décompte des voix commença... Par quatre votes contre trois, le livre d’Yves Clot édité par La Découverte remportait ce premier prix sous les applaudissements et les sourires... Une impression d’un travail bien fait !
Les commentaires allèrent bon train. Ceux qui n’avaient pas voté pour Yves Clot pouvaient se repérer par leur fairplay... Le débriefing qui suivit plantait déjà le décor de la prochaine édition. Nous allions tirer profit des améliorations à venir et nos suggestions faisaient plaisir à voir... Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu un moment à part, solennel et convivial, sérieux et chaleureux, comme devrait être le travail, histoire de se dire qu’on n’a pas l’impression de travailler...
Ma dernière recommandation fut de rappeler à chaque juré que nous comptions sur leur discrétion avant la publication officielle des résultats et la remise du prix. Je n’avais pas d’inquiétude particulière, juste une petite pointe de blues qui m’envahissait à l’instant où le dernier juré disparut du Press Club... Je me repris vite en pensant à ma phrase fétiche, « Donner du regret c’est redonner du désir ! »... Vivement l’année prochaine et d’ici là, bonnes vacances ! Profitez-en pour lire !...
« Note dans un coin de ta tête… », c’est une phrase récurrente au Toit Citoyen. Il faut que vous le sachiez, Patrick Gobert, en dessous d’une idée au moins par semaine, on peut le considérer en petite forme.
Alors on note dans un coin de tête. On réfléchit, on explore. Des contours se dessinent. Et parfois, ça prend la forme d’un projet beaucoup plus concret.
Parfois pas, ou pas tout de suite, alors on laisse l’idée en jachère jusqu’au moment où son tour sera venu.
Il y a quelques années, du temps où nous étions partenaires d’un autre prix littéraire, assez différent dans l’esprit, on débriefait de la cérémonie et j’entends cette phrase : « Anne, note dans un coin de ta tête de réfléchir à ce qu’on ferait si on faisait NOTRE prix littéraire ».
Un peu de temps a passé. Des Journées Citoyennes à organiser, des priorités à gérer, des projets de court terme à mener à bien.
Au printemps dernier, le coup de massue : la fermeture de l’Arche. Et le Toit Citoyen à qui trouver une place, garder son sens, réinventer, garder les fondamentaux mais y apporter d’autres choses…
Du coup, au printemps dernier, nous étions aussi foisonnants. D’idées de projets.
Je me souviens, le soir de mes vacances, d’être partie du bureau en remerciant Patrick pour ces échanges incroyablement denses que nous avions eus, de mai à juillet. C’était une période incroyable dans la vie professionnelle.
Fin août nous nous retrouvions, avec l’envie de prouver que nous étions « plus fort que le lieu qui nous abritait », pour reprendre sa formule.
Et il y a eu la semaine à « une idée par jour » !
Un matin, de cette semaine, le 27 ou le 28 août, je ne sais plus exactement, Patrick m’a lancé : « Et si on faisait ce fameux prix littéraire, on y mettrait quoi ? ».
Les idées ont fusé. Les noms de gens que nous avions envie d’y associer. Les « valeurs » du Prix. Les genoux qui tremblent un peu à l’idée que si on se lance, les délais seront improbables.
Et nous nous sommes lancés, vite rejoints par Vanessa Logerais pour nous conseiller et nous accompagner.
Malgré le recul de presque un an depuis ce matin d’août, alors que nous travaillons déjà (et oui ! bonne nouvelle !), sur la deuxième édition il m’arrive encore de me lever le matin et sur le trajet du bureau, me dire, étonnée et émerveillée à la fois : « bon sang, je fais partie d’une équipe qui organise un prix littéraire. Sur le monde du travail. Ce n’est pas donné à tout le monde ».
(En alternance avec les récits de Patrick Gobert sur la constitution du jury experts, je vous parlerai prochainement de la constitution du jury CE)
Alors on note dans un coin de tête. On réfléchit, on explore. Des contours se dessinent. Et parfois, ça prend la forme d’un projet beaucoup plus concret.
Parfois pas, ou pas tout de suite, alors on laisse l’idée en jachère jusqu’au moment où son tour sera venu.
Il y a quelques années, du temps où nous étions partenaires d’un autre prix littéraire, assez différent dans l’esprit, on débriefait de la cérémonie et j’entends cette phrase : « Anne, note dans un coin de ta tête de réfléchir à ce qu’on ferait si on faisait NOTRE prix littéraire ».
Un peu de temps a passé. Des Journées Citoyennes à organiser, des priorités à gérer, des projets de court terme à mener à bien.
Au printemps dernier, le coup de massue : la fermeture de l’Arche. Et le Toit Citoyen à qui trouver une place, garder son sens, réinventer, garder les fondamentaux mais y apporter d’autres choses…
Du coup, au printemps dernier, nous étions aussi foisonnants. D’idées de projets.
Je me souviens, le soir de mes vacances, d’être partie du bureau en remerciant Patrick pour ces échanges incroyablement denses que nous avions eus, de mai à juillet. C’était une période incroyable dans la vie professionnelle.
Fin août nous nous retrouvions, avec l’envie de prouver que nous étions « plus fort que le lieu qui nous abritait », pour reprendre sa formule.
Et il y a eu la semaine à « une idée par jour » !
Un matin, de cette semaine, le 27 ou le 28 août, je ne sais plus exactement, Patrick m’a lancé : « Et si on faisait ce fameux prix littéraire, on y mettrait quoi ? ».
Les idées ont fusé. Les noms de gens que nous avions envie d’y associer. Les « valeurs » du Prix. Les genoux qui tremblent un peu à l’idée que si on se lance, les délais seront improbables.
Et nous nous sommes lancés, vite rejoints par Vanessa Logerais pour nous conseiller et nous accompagner.
Malgré le recul de presque un an depuis ce matin d’août, alors que nous travaillons déjà (et oui ! bonne nouvelle !), sur la deuxième édition il m’arrive encore de me lever le matin et sur le trajet du bureau, me dire, étonnée et émerveillée à la fois : « bon sang, je fais partie d’une équipe qui organise un prix littéraire. Sur le monde du travail. Ce n’est pas donné à tout le monde ».
(En alternance avec les récits de Patrick Gobert sur la constitution du jury experts, je vous parlerai prochainement de la constitution du jury CE)
« Chers membres de ce jury que j’ai le plaisir de présider, cher amis... Avant de vous exprimer ma joie d’être avec vous, je voudrais commencer par exprimer un regret, celui bien sûr de la disparition de Bernard-Pierre Donnadieu qui comme l’a dit Patrick, était un grand acteur et un homme engagé dans son époque, notamment sur les problèmes de société dont le travail et plus particulièrement le travail manuel qu’il avait bien connu... En ce jour spécial, nous pensons à lui... C’est une perte énorme pour le monde du spectacle mais aussi pour la citoyenneté...
Pour revenir au prix, je me réjouis de cette initiative et je voudrais féliciter Patrick et son équipe du Toit Citoyen d’avoir eu cette idée que j’aurais aimé avoir... Le thème de ce double prix n’a jamais été autant d’actualité. A quelque minutes de vous donner mon avis et de voter, je me rappelle ma prise de fonction comme ministre du travail en 1981 et je me souviens que dans mon village de 650 habitants, il y avait cinq usines !
J’utilise souvent cette phrase : le bruit des machines et le silence des hommes. Elle colle parfaitement à cette époque... Aujourd’hui, le monde du travail a bien changé et tout ce qui avait été prédit il y a trente ans s’avère donc d’actualité... Je suis sincèrement heureux que le Toit Citoyen que j’ai le plaisir de parrainer depuis sa création en 2005 s’interroge sur tout ça et mette des valeurs dans ce débat...
Je trouve la sélection bonne même si nous devrons progresser en affinant les critères et ne pas se retrouver avec un bon livre qui serait passé entre les mailles...
La période est bien choisie pour remettre ce prix. On aurait pu aussi imaginer le décerner la veille du 1er mai mais on comprend aisément que la date, aussi symbolique soit-elle, n’est pas facile pour l’organisation...
Il nous faudra aussi remplacer les jurés défaillants et on peut déjà penser se renforcer avec une fonction de sociologue qui manque autour de cette table. Nous en reparlerons bien évidemment...
Ce que je souhaite surtout, c’est que ce prix entre dans le paysage. Ce prix est très important et doit donner à l’avenir un signal fort. Permettez moi cette dernière phrase : l’avenir n’est pas celui qu’on attend mais celui qu’on fait... Alors allons-y ! »
Voilà, le coup d’envoi était donné et comme le suggérait le président, rien n’allait nous arrêter...
Je vous propose de nous retrouver lors d’un prochain épisode où je ne vous dévoilerai pas les impressions des uns ni les réactions des autres, mais un flash back sur une finale annoncée....
Pour revenir au prix, je me réjouis de cette initiative et je voudrais féliciter Patrick et son équipe du Toit Citoyen d’avoir eu cette idée que j’aurais aimé avoir... Le thème de ce double prix n’a jamais été autant d’actualité. A quelque minutes de vous donner mon avis et de voter, je me rappelle ma prise de fonction comme ministre du travail en 1981 et je me souviens que dans mon village de 650 habitants, il y avait cinq usines !
J’utilise souvent cette phrase : le bruit des machines et le silence des hommes. Elle colle parfaitement à cette époque... Aujourd’hui, le monde du travail a bien changé et tout ce qui avait été prédit il y a trente ans s’avère donc d’actualité... Je suis sincèrement heureux que le Toit Citoyen que j’ai le plaisir de parrainer depuis sa création en 2005 s’interroge sur tout ça et mette des valeurs dans ce débat...
Je trouve la sélection bonne même si nous devrons progresser en affinant les critères et ne pas se retrouver avec un bon livre qui serait passé entre les mailles...
La période est bien choisie pour remettre ce prix. On aurait pu aussi imaginer le décerner la veille du 1er mai mais on comprend aisément que la date, aussi symbolique soit-elle, n’est pas facile pour l’organisation...
Il nous faudra aussi remplacer les jurés défaillants et on peut déjà penser se renforcer avec une fonction de sociologue qui manque autour de cette table. Nous en reparlerons bien évidemment...
Ce que je souhaite surtout, c’est que ce prix entre dans le paysage. Ce prix est très important et doit donner à l’avenir un signal fort. Permettez moi cette dernière phrase : l’avenir n’est pas celui qu’on attend mais celui qu’on fait... Alors allons-y ! »
Voilà, le coup d’envoi était donné et comme le suggérait le président, rien n’allait nous arrêter...
Je vous propose de nous retrouver lors d’un prochain épisode où je ne vous dévoilerai pas les impressions des uns ni les réactions des autres, mais un flash back sur une finale annoncée....