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Le tour de table révéla tout de suite une évidence. Le livre de Florence Aubenas « Sur le quai d’Ouistreham », à l’image d’un col du Tour de France, était hors catégorie. Tous les jurés louèrent d’une voix commune la beauté de cet ouvrage et le talent de son auteur mais le jugèrent « à cheval » entre les deux prix, celui des experts et celui des salariés.
Si vous n’avez pas lu ce livre bouleversant qui a atteint des records de vente, il va m’être difficile de vous l’expliquer sauf à résumer que Florence Aubenas s’est mise dans la peau anonyme d’une demandeuse d’emploi et qu’elle a raconté ses expériences de travailleuse précaire, notamment celle de femme de ménage sur les ferry qui assurent la liaison entre les côtes de la basse Normandie et l’Angleterre... En écrivant ces lignes, je m’aperçois de l’aspect réducteur de mes propos et je ne peux que vous encourager à le lire, vite...
Entre foudroyant, bouleversant, émouvant et révoltant, les adjectifs s’invitèrent à la table et n’en finirent pas de secouer les jurés. Ils étaient unanimement d’accord pour saluer la force de cet ouvrage et me firent regretter que nous ne fussions pas à Cannes pour lui décerner un Prix Spécial. Nous aurions pu battre en brèche notre règlement mais je ne le proposais pas, respectant ainsi mon devoir de réserve... Un juré me ramena sur terre en rappelant que ce n’était pas le premier témoignage d’un journaliste infiltré...
Deux livres sortirent rapidement du rang : « Le travail à cœur » d’Yves Clot et « Orange, le déchirement » (France Télécom ou La dérive du management) de Bruno Diehl, Gérard Doublet et Dominique Dumand. Le premier par ce qu’il apprend, par sa construction, sa documentation et ses propositions. Le second par la qualité de son écriture, la chronologie de sa mise en perspective et sa valeur autocritique...
Les autres furent éliminés de fait. Nous allions vers une finale qui maintenait le suspens... Chacun y alla de ses commentaires personnels pour étayer sa décision qui allait bientôt s’exprimer par le vote...
Les jurés choisirent à bulletin secret et le dépouillement put avoir lieu. L’excitation se mesurait sur les visages... Les deux jurés absents n’ayant pas transmis de procuration et le quorum étant valide, le décompte des voix commença... Par quatre votes contre trois, le livre d’Yves Clot édité par La Découverte remportait ce premier prix sous les applaudissements et les sourires... Une impression d’un travail bien fait !
Les commentaires allèrent bon train. Ceux qui n’avaient pas voté pour Yves Clot pouvaient se repérer par leur fairplay... Le débriefing qui suivit plantait déjà le décor de la prochaine édition. Nous allions tirer profit des améliorations à venir et nos suggestions faisaient plaisir à voir... Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu un moment à part, solennel et convivial, sérieux et chaleureux, comme devrait être le travail, histoire de se dire qu’on n’a pas l’impression de travailler...
Ma dernière recommandation fut de rappeler à chaque juré que nous comptions sur leur discrétion avant la publication officielle des résultats et la remise du prix. Je n’avais pas d’inquiétude particulière, juste une petite pointe de blues qui m’envahissait à l’instant où le dernier juré disparut du Press Club... Je me repris vite en pensant à ma phrase fétiche, « Donner du regret c’est redonner du désir ! »... Vivement l’année prochaine et d’ici là, bonnes vacances ! Profitez-en pour lire !...
Si vous n’avez pas lu ce livre bouleversant qui a atteint des records de vente, il va m’être difficile de vous l’expliquer sauf à résumer que Florence Aubenas s’est mise dans la peau anonyme d’une demandeuse d’emploi et qu’elle a raconté ses expériences de travailleuse précaire, notamment celle de femme de ménage sur les ferry qui assurent la liaison entre les côtes de la basse Normandie et l’Angleterre... En écrivant ces lignes, je m’aperçois de l’aspect réducteur de mes propos et je ne peux que vous encourager à le lire, vite...
Entre foudroyant, bouleversant, émouvant et révoltant, les adjectifs s’invitèrent à la table et n’en finirent pas de secouer les jurés. Ils étaient unanimement d’accord pour saluer la force de cet ouvrage et me firent regretter que nous ne fussions pas à Cannes pour lui décerner un Prix Spécial. Nous aurions pu battre en brèche notre règlement mais je ne le proposais pas, respectant ainsi mon devoir de réserve... Un juré me ramena sur terre en rappelant que ce n’était pas le premier témoignage d’un journaliste infiltré...
Deux livres sortirent rapidement du rang : « Le travail à cœur » d’Yves Clot et « Orange, le déchirement » (France Télécom ou La dérive du management) de Bruno Diehl, Gérard Doublet et Dominique Dumand. Le premier par ce qu’il apprend, par sa construction, sa documentation et ses propositions. Le second par la qualité de son écriture, la chronologie de sa mise en perspective et sa valeur autocritique...
Les autres furent éliminés de fait. Nous allions vers une finale qui maintenait le suspens... Chacun y alla de ses commentaires personnels pour étayer sa décision qui allait bientôt s’exprimer par le vote...
Les jurés choisirent à bulletin secret et le dépouillement put avoir lieu. L’excitation se mesurait sur les visages... Les deux jurés absents n’ayant pas transmis de procuration et le quorum étant valide, le décompte des voix commença... Par quatre votes contre trois, le livre d’Yves Clot édité par La Découverte remportait ce premier prix sous les applaudissements et les sourires... Une impression d’un travail bien fait !
Les commentaires allèrent bon train. Ceux qui n’avaient pas voté pour Yves Clot pouvaient se repérer par leur fairplay... Le débriefing qui suivit plantait déjà le décor de la prochaine édition. Nous allions tirer profit des améliorations à venir et nos suggestions faisaient plaisir à voir... Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu un moment à part, solennel et convivial, sérieux et chaleureux, comme devrait être le travail, histoire de se dire qu’on n’a pas l’impression de travailler...
Ma dernière recommandation fut de rappeler à chaque juré que nous comptions sur leur discrétion avant la publication officielle des résultats et la remise du prix. Je n’avais pas d’inquiétude particulière, juste une petite pointe de blues qui m’envahissait à l’instant où le dernier juré disparut du Press Club... Je me repris vite en pensant à ma phrase fétiche, « Donner du regret c’est redonner du désir ! »... Vivement l’année prochaine et d’ici là, bonnes vacances ! Profitez-en pour lire !...
Rédigé par Le Toit Citoyen le Mercredi 6 Juillet 2011 à 09:34
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